Les robots rêvent-ils de kangourous électriques ?

[Retrouvez une conversation sur la robotique dans l’épisode #20 du Podcast La Voix Dans La Tête : Les robots, c’est pas plus méchant qu’une centrale nucléaire!]

Les robots de l’an 2012 ne sont pas tous beaux et certains sont même plutôt effrayants. Un exemple marquant sur lequel je suis tombée récemment est celui de ce robot pompier doté de deux scies circulaires au bout des bras. Pratique dans les feux de forêt pour scier les souches et dégager un chemin pour les sauveteurs, mais traumatisant à vie pour les jeunes scouts qui tomberaient nez à nez avec lui dans le massif des calanques.

Robby le robot de Planète interdite

Robby le robot

Pourtant la « plastique » des robots n’est pas pour moi le sujet le plus important. Je fais en effet partie de la secte de l‘inquiétante étrangeté, la secte de ceux qui « n’aiment pas quand les robots ressemblent à des humains parfaits et beaux ». L’exemple le plus effrayant pour moi étant la série de robots Géminoïds du professeur Ishiguro et son équipe, de la société japonaise Kokoro. Je pense qu’il est important de garder une certaine distance entre l’homme et la machine, et de ne pas projeter d’émotion sur le robot lui même, mais plutôt sur les humains dont ils peuvent être le prolongement, comme dans le cas du robot de téléprésence Jazz de Gostaï. Pourtant j’aime beaucoup les robots. Cela peut sembler un énorme paradoxe. Mais après tout, on peut aimer aussi beaucoup le Nutella et la cancoillotte, sans projeter sur eux une quelconque psyché, et cela n’enlève en rien à leurs qualités gustatives et roboratives.

Mais attention, cela ne veut pas dire que je ne respecte pas les robots. Tout d’abord car cela serait dangereux pour mon intégrité physique, vers 2030, quand l’intelligence artificielle dépassera l’intelligence humaine au moment de la singularité. Même dopée aux nanoparticules et aidée d’un exosquelette pour porter mes courses j’aurai alors 55 ans face à la puissance de l’intelligence artificielle suprême. Je ne donne alors pas cher de mes abattis, même en cas de pénurie de viande… et alors que j’aurai moins bon goût qu’un pot de confiture de fraise. Deuxième raison, et la plus importante, les robots sont utiles et le seront encore plus dans les années à venir. Ils méritent donc le respect, tout comme la terre et la nature méritent à mon sens qu’on les respecte plus, pour la richesse des matières premières et des merveilles qu’elles mettent à notre disposition. A nous ensuite d’en faire bon usage.

Vous trouverez sur Internet des milliers d’exemples de l’utilité des robots, dans le domaine médical, scientifique, militaire. Notamment sur l’excellent site Robotblog.fr. Je vous propose donc plutôt une petite parenthèse ludique, avec un aperçu des robots les plus originaux, et non moins utiles :

Roboroo, surnommé « crash test skippy »: le robot kangourou. Chaque année en Australie près de 20 000 accidents sont causés par des collisions de véhicules avec des kangourous. Grâce à ce sympathique marsupial de métal et de cuir, des voitures et des vies pourront être sauvées. Merci Roboroo!

Bari-Bari, non désolée ce n’est pas un robot éléphant (huhuhu) mais un robot d’exploration et de sauvetage Malgré sa petite taille il peut soulever des plaques de béton, alors quand on voit ce qui peut arriver en cas de tremblement de terre, Bari-Bari c’est notre meilleur ami-ami! Bari-Bari : Un robot original d’exploration et de sauvetage.

Robby, le célèbre robot du film « Planète interdite » (1956). Sans doute un des robots de cinéma les plus connus, et qui aura le plus alimenté notre imaginaire imprégné de l’esthétique rétrofuturiste des films des années 50. Une esthétique qui inspire toujours de nombreux artistes, et dont vous pourrez avoir un aperçu en visitant la galerie Brauer, à Paris, dans le 3e arrondissement. Saviez-vous qu’au moment de la sortie du film en France Robby avait même remonté les Champs Elysées en voiture officielle, et été interviewé à la télé par la speakerine star de l’époque, France Roche? Malheureusement pas de traces de cette vidéo sur les archives en ligne de l’INA, elle reste mystérieusement enfouie dans les 4 millions d’heures de programmes archivés de l’inathèque, en cours de numérisation. On pourra se consoler avec cette vidéo de promo de la MGM, délicieusement effrayante.

Le robot inspiré de la samare, le fruit ailé de l’érable. Comme on pourrait dire au Québec « Avec lui on ne peut plus se faire une « tire » tranquille ». Plus fort que le vol de la chauve-souris, de l’albatros ou celui d’un insecte, qui inspirent également d’autres chercheurs en robotique, le vol « naturel » de la samare lui permettrait de tranquillement voleter au dessus de nous et de planter sa petite graine sans qu’on soupçonne sa présence. Peut être le plus furtif des drones actuels.

Jukusui kun, le robot oreiller anti ronflement: un sympathique oreiller peluche « ours polaire » qui te fait un mawashi geri dans ta face si tu imites le bruit du tupolev au décollage. bon ok, comme cela aurait été contraire à la 1ère loi de la robotique (un robot ne peut porter atteinte à un être humain) il se contente plutôt de gentiment effleurer la joue du ronfleur. Mmmmh, j’ai comme un doute sur l’efficacité…

Le robot shampouineur de Panasonic. Il parait que le plus compliqué à programmer n’a pas été ses 24 doigts (oui c’est troublant ces 4 doigts surnuméraires…), mais de l’empêcher de s’autodétruire à la 50ème écoute de l’expression « Y a plus de saison ».

Vous pourrez trouver d’autres exemples plus farfelus sur le site Echolalie.org, notamment le sympathique robot huître pour détecter la pollution, ainsi que Tutute le robot de l’espace et Roussette la vache.

A propos Séverine Godet

Productrice de contenus sur les thématiques IT et innovation. Basée à Montréal, Québec.
Cet article, publié dans Animaux, Cinéma, Créations digitales, innovation, LVDLT, Souvenirs du siècle passé, Technologie, est tagué , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

4 commentaires pour Les robots rêvent-ils de kangourous électriques ?

  1. trop_cool dit :

    Chouette article. Bons liens. Merci !

    Il existe des quadrupèdes troublants chez Boston Dynamics, dont le BigDog :


    http://www.bostondynamics.com/

    • tamala75 dit :

      Merci 🙂 aaah oui dans le genre effrayant le Big Dog il est pas mal non plus… un look assez arachnéen, des mouvements sacadés assez « creepy »… brrrrrrrrrr je sens que je vais encore faire des rêves bizarres…

  2. Ping : Les robots rêvent-ils de kangourous électriques ? | BLOG La faille spatio-temporelle de Tamala75 | Scoop.it

  3. Ping : « Si un chat peut faire mon travail, c’est que je fais un travail de chat  | «La faille spatio-temporelle de Tamala75

Laisser un commentaire